Les patients atteints de dégénérescence maculaire néovasculaire liée à l’âge (DMLA néovasculaire) réfractaire à un traitement par un premier inhibiteur de facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) passent souvent à un autre anti-VEGF pour un meilleur contrôle de la maladie. L’objectif de cette étude est d’évaluer le contrôle de la DMLA avec un traitement par brolucizumab chez des patients déjà prétraités mais avec un contrôle anatomique sous-optimal.
MéthodesSWIFT est une étude clinique prospective en ouvert à un seul bras de 48 semaines dans 52 sites en France (NCT04264819). Les participants sont des patients adultes (≥ 50 ans) présentant des lésions néovasculaires dues à une DMLA diagnostiquée depuis moins de 18 mois, précédemment traités par ranibizumab ou aflibercept avec un intervalle de traitement de 4 ou 8 semaines, avec une MAVC initiale de 38 à 83 lettres ETDRS. Les yeux ont été traités par brolucizumab aux semaines 0, 4 et 8 (phase de charge), suivi d’un traitement selon l’activité de la maladie évaluée par l’investigateur avec des intervalles pouvant aller jusqu’à 16 semaines. Le critère de jugement principal était la proportion des yeux sans activité de la maladie évaluée par l’investigateur à la semaine 16.RésultatsDeux cent quatre-vingt-neuf patients ont été inclus et analysés (76,3 ans d’âge moyen, 61,9 % de femmes). Les yeux avaient été traités au préalable pendant en moyenne 9,1 mois. La MAVC moyenne initiale était de 68,9 lettres ETDRS et l’épaisseur centrale de la rétine (ECR) était de 417 μm. Les patients ont reçu une médiane de 6 injections de brolucizumab pendant l’étude (intervalle : 1–8) avec une durée moyenne (ET) de traitement par brolucizumab de 32,1 (14,1) semaines. Le dernier intervalle de traitement par brolucizumab était en moyenne (ET) de 8,7 (3,5) semaines, nettement plus long que l’intervalle de 6,2 (2,8) semaines avec l’anti-VEGF précédent avant l’inclusion dans Swift. La proportion des yeux sans activité de la maladie était de 41,0 % (IC à 95 % : 34,4–47,9) à la semaine 16 et de 52,0 % à la semaine 48 (47,0 et 43,4 %, respectivement, en utilisant l’analyse de sensibilité de la dernière observation reportée). À la semaine 48, l’acuité visuelle moyenne était améliorée vs la valeur initiale moyenne +3,2 [2,9] lettres ; p < 0,0001) ainsi que pour l’ECR (–66 [101] μm ; p < 0,0001). À la semaine 48, 22 % des yeux avaient un traitement toutes les 12 semaines ou plus et 40,4 % des yeux n’avaient pas de liquide rétinien (36,0 et 42,4 % avaient respectivement du liquide intrarétinien et sous-rétinien). Une inflammation intraoculaire a été confirmée dans 29/295 (9,8 %) yeux. Quatre de ces patients présentaient des pertes de MAVC ≥ 15 lettres à la résolution de l’IOI ou après.
ConclusionsChez les patients atteints de DMLA néovasculaire réfractaire, le brolucizumab a permis de contrôler l’activité de la maladie chez 41,0 % des patients, avec des gains visuels, des améliorations anatomiques et un intervalle de traitement prolongé, malgré une faible réponse, un arrêt du traitement chez certains patients et 9,8 % d’inflammations intraoculaires.
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