Polypes endometriaux [Pratique]

Jusqu’à 40 % des femmes présentent des polypes endométriaux13

On peut sous-estimer leur incidence, car de nombreux polypes demeurent asymptomatiques et se résorbent de façon naturelle chez près d’un tiers des femmes atteintes (27 %)13. On les observe plus souvent au cours des années de fertilité, mais ils peuvent aussi se manifester après la ménopause13.

Des saignements utérins anormaux et une infertilité soupçonnée provoquent généralement un examen qui mène à leur détection

On peut aussi découvrir des polypes de manière fortuite à l’occasion d’un examen d’imagerie1,3, qui peut permettre de différencier d’autres anomalies utérines (p. ex., des fibromes sousmuqueux). On distingue les polypes endométriaux des polypes cervicaux et endocervicaux, ces derniers se formant à partir du tissu cervical plutôt que de l’endomètre; on les observe souvent à l’examen au spéculum.

Bien que la plupart des polypes soient bénins, jusqu’à 12,9 % des personnes présentant des facteurs de risque sont atteintes de polypes prémalins ou malins2,4

Parmi les facteurs de risque de malignité, on compte l’avancée en âge (≥ 60 ans), un état post-ménopausique, des saignements utérins anormaux chez des personnes de plus de 40 ans, la prise de tamoxifène, des troubles comorbides associés (p. ex., l’obésité, le diabète et l’hypertension), de même que des syndromes héréditaires prédisposant au cancer1,2,4,5. La présence de ces facteurs de risque justifient toujours un examen d’urgence à l’aide d’une biopsie de l’endomètre afin de détecter une hyperplasie endométriale ou une tumeur maligne.

Une consultation en gynécologie est indiquée si les personnes atteintes présentent un risque de malignité ou ont besoin d’un traitement contre les symptômes

On devrait demander une hystéroéchographie afin de mieux caractériser les anomalies lorsqu’un examen échographique semble indiquer la présence de polypes endométriaux; les médecins généralistes peuvent ménager cet examen dans la plupart des centres. Des prélèvements hystéroscopiques sous contrôle visuel direct pourraient tout de même s’imposer en vue de la pose d’un diagnostic définitif1,4.

La prise en charge non interventionniste est appropriée si le risque de malignité est faible5

Les polypes endométriaux nécessitant une résection sont traités de façon efficace par polypectomie hystéroscopique, au cours de laquelle le polype est retiré sous contrôle visuel direct1,2,4. Les personnes atteintes n’ont pas besoin d’hystérectomie à moins que l’examen pathologique des polypes ne présente des traces de cancer ou d’hyperplasie de l’endomètre4. Aucun médicament ne peut provoquer la régression des polypes, bien que l’usage de progestatifs (comme un dispositif intra-utérin libérant du lévonorgestrel) puisse s’attaquer aux saignements associés et prévenir la prolifération endométriale1,4.

Footnotes

Intérêts concurrents: Aucun déclaré.

Cet article a été révisé par des pairs.

Traduction et révision: Équipe Francophonie de l’Association médicale canadienne

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